Gestion du risque en bourse

Selon la théorie moderne de portefeuille, le risque d’un titre résulte de la volatilité de son cours. C’est la définition du risque actuellement la plus répandue. La mesure de la volatilité – et donc du risque – d’une Action est donnée par son bêta.

Le bêta d’une Action mesure la propension de son cours à varier par rapport au cours de son indice de référence (benchmark).

  • bêta < 0 : le cours du titre tend à varier en sens opposé à celui de son benchmark.
  • bêta = 0 : aucune corrélation.
  • 0 < bêta < 1 : reproduit les variations de cours du benchmark, dans une moindre proportion.
  • bêta = 1 : parfaite corrélation.
  • bêta > 1 : reproduit les variations de cours du benchmark, en les amplifiant.

Cette conception du risque est critiquée par les adeptes de l’investissement long terme, et non des moindres.

L’investisseur milliardaire américain Warren Buffett a maintes fois déclaré qu’il considère que le risque ne provient pas de la volatilité du cours d’un investissement mais, tout simplement, de la probabilité de perdre définitivement son capital. Pour l’investisseur long terme, dit-il, la volatilité est une opportunité d’acheter à un meilleur prix, et non un risque.

Pour illustrer son propos, il cite, entre autres, les obligations d’état et les livrets d’épargne. Ces placements ont un bêta de zéro, mais à cause de l’inflation, le risque d’érosion du capital est élevé. L’actuelle crise des dettes souveraines et la crise du système bancaire chypriote va dans le sens de ce diagnostic.

Un autre objection souvent avancée : le bêta ignore les niveaux de prix, comme si le titre Lafarge à 50 € n’était pas un investissement moins risqué que ce même titre Lafarge à 150 €.

Une troisième objection qui découle de la précédente : parce qu’il dépend seulement de la volatilité d’un titre par rapport à son benchmark, le bêta agit comme si le potentiel de hausse et le potentiel de baisse d’un titre sont égaux, ce qui est évidemment faux. Que le CAC 40 vale 2500 ou 4500 points, le bêta du titre Lafarge est le même. En réalité, il est bien moins risqué d’acheter le titre Lafarge avec un CAC 40 à 2500 qu’à 4500 points, toutes choses égales par ailleurs.

Plus fondamentalement, le risque vient aussi et surtout de ne pas savoir ce que l’on fait. Vous devez être en mesure de justifier rationnellement chacune de vos décisions d’investissement.

Cela exclut donc d’investir sur le « tuyau » d’un ami ou d’investir dans un titre pour la seule raison que les journaux en ont dit du bien. Apprendre sans cesse, suivre son propre jugement, et investir pour le long terme sont les meilleurs moyens de réduire votre risque.