Pourquoi le cours d’une action baisse après une bonne nouvelle ?

En toute logique, une bonne nouvelle à propos d’une entreprise doit entraîner une hausse du cours de son action. Dans la pratique, d’autres paramètres entrent en jeu.

La variation du cours d’une action

Le cours d’une action varie à tout moment selon l’offre et la demande du marché pour cette action. Quand la demande est plus forte que l’offre, le cours augmente. Quand demande et offre sont équivalentes, le cours reste stable. Quand l’offre excède la demande, le cours baisse, jusqu’à ce qu’il retrouve un niveau suffisamment attractif pour attirer de nouveaux acheteurs.

Or, le prix n’est pas le seul déterminant de l’offre et de la demande. Les opérateurs prennent en compte le potentiel de hausse du titre, donc la capacité de l’entreprise à réaliser des bénéfices dans le futur. En d’autres termes, le marché anticipe.

Alors, comment savoir si une action est bon marché

L’anticipation

Les anticipations du marché fonctionnent aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Des anticipations négatives se traduisent par une baisse des cours tandis que des anticipations positives se traduisent par une hausse des cours. Mais selon l’horizon de l’anticipation, un décalage peut exister entre l’anticipation et l’évolution du cours.

Une bonne nouvelle est souvent attendue, donc anticipée par le marché. Ainsi, les opérateurs peuvent déjà avoir anticipé toute la hausse induite par la bonne nouvelle lorsque celle-ci était encore au stade de rumeur. Le cours ne subira alors pas de mouvement d’ampleur, à moins que les porteurs, ayant bénéficié de cette hausse du cours en prévision de la bonne nouvelle, ne revendent massivement l’action.

La bonne nouvelle peut aussi être moins favorable que prévu. Par exemple, un résultat en hausse mais inférieur aux attentes ou l’annonce de bénéfices importants qui ne seront cependant pas alloués aux actionnaires. Dans ce cas, l’effet de la bonne nouvelle des bénéfices est effacé par la non-distribution de dividende.

L’environnement de l’entreprise

Une bonne nouvelle concernant une entreprise peut aussi être noyée dans un flot d’informations négatives :

– sur l’entreprise elle-même : les résultats peuvent être bons alors que l’action est déjà jugée chère. L’action ne pourra alors pas progresser. Autre cas : un chiffre peut constituer une bonne nouvelle, mais pas suffisamment pour compenser les précédentes publications. L’action continuera de baisser.

– sur le secteur d’activité de l’entreprise : si une société publie de bons résultats peu avant la diffusion de chiffres négatifs sur son secteur d’activité, le marché doutera de sa capacité à maintenir son activité dans les mêmes conditions et sanctionnera le titre.

– sur l’économie : si une société publie de bons résultats avant la diffusion de chiffres décevants sur le chômage ou l’économie nationale, son titre risque de subir la défiance généralisée du marché.

– sur la situation politique : une mesure fiscale peut nuire ou favoriser un pan de l’économie. Les sociétés du secteur lésé auront beau présenter une activité florissante, elles ne résisteront pas à l’effet de rejet du secteur.

– sur la situation géopolitique : l’annonce d’un conflit, d’une guerre ou d’une attaque terroriste a des effets négatifs sur le marché, qui sont compensés plus ou moins rapidement. La bonne nouvelle concernant l’entreprise passera au second plan.

Une baisse de cours survenant à la suite de la diffusion d’une bonne nouvelle peut donc s’expliquer de plusieurs façons et déboucher sur plusieurs issues :

– un redressement rapide : la non distribution de dividendes est par exemple plus aisée à dépasser qu’un problème de fond lié à un secteur d’activité.

– un redressement progressif : le cours d’une action peut être long à remonter, selon la santé du secteur et de l’économie.

– une baisse continue : si les fondamentaux de la société sont durablement décevants, la bonne nouvelle ponctuelle ne permettra pas au cours de se redresser.