La différence entre un actionnaire et un créancier

Pour investir dans une entreprise, deux possibilités existent : devenir actionnaire en achetant une partie de son capital social, ou en devenir un créancier en achetant ses obligations.

Car en effet avoir des actions ou avoir des obligations est bien différent

Qu’est-ce qu’un actionnaire ?

L’actionnaire détient des parts du capital social de l’entreprise. Il peut être salarié ou non de l’entreprise. Quel que soit le nombre d’actions qu’il détient, l’actionnaire se voit octroyer trois droits :

– le droit de vote aux assemblées générales : l’actionnaire participe ainsi à la prise de décisions concernant la vie de l’entreprise ;

– le droit de percevoir un dividende : les bénéfices engendrés par l’activité de l’entreprise peuvent être reversés aux actionnaires proportionnellement au nombre d’actions détenues ;

– le droit de vendre ou de nantir ses actions : une fois achetées, les actions font partie du patrimoine de l’actionnaire, qui peut donc les revendre à loisir ou les utiliser comme garantie dans le cadre d’un projet de financement.

L’émission d’actions est réalisée par l’entreprise lorsqu’elle souhaite augmenter son capital. L’actionnariat constitue donc une source de financement importante.

Qu’est-ce qu’un créancier ?

Là où l’actionnaire détient une partie du capital de l’entreprise, le créancier détient des titres de dettes, à savoir des obligations.

Pour financer son activité, l’entreprise émet des titres de créances, appelées obligations. Ce faisant, elle ne cède aucune part de son capital mais s’engage à verser aux détenteurs de ses obligations une rémunération fixe annuelle, définie au moment de leur émission.

Tout comme l’octroi d’un financement bancaire est soumis à un taux d’intérêt, l’émission obligataire est en effet assise sur un taux d’intérêt, qui détermine ce que le créancier percevra chaque année. Cette somme est appelée coupon.

Illustrons ceci par un exemple : l’entreprise X émet 1000 obligations d’une valeur faciale de 100 euros chacune, pour un total de 100 000 euros. Le taux d’intérêt prévu est de 6%.

Monsieur Y achète 10 obligations. Lors du premier versement des coupons par l’entreprise, Monsieur Y perçoit 10 (nombre d’obligations) x 100 (valeur de l’obligation) x 6% (le taux d’intérêt de l’obligation), soit 60 euros (le coupon).

Le coupon servi par une obligation dépend du niveau de risque de crédit de l’émetteur. Le taux d’intérêt est d’autant plus élevé que le risque de non-remboursement est grand.

Les investisseurs peuvent également acquérir des titres de dette émis par l’État. Le fonctionnement reste le même.

Particularités : les obligations convertibles

L’investisseur peut également acheter des obligations convertibles (émetteurs privés seulement). L’obligation convertible a la particularité de pouvoir se transformer en action. Lors de l’émission sont définis :

– un niveau de prix au-delà duquel l’obligation peut devenir une action si le porteur le souhaite ;
– un ratio correspondant au nombre d’actions auquel donne droit une obligation ;
– éventuellement, une échéance.

Lorsque l’obligation est transformée en action, elle ne délivre plus de coupon, et le créancier devient ainsi actionnaire.